un séjour court dans un petit village de pêcheurs, UBU
Nous avons séjourné dès le premier jour dans ce petit village
pendant deux jours le temps de nous remettre de notre grand vol à
travers l'Atlantique et notre course effrénée entre l'arrivée sur le
sol du Brésil à Rio jusqu'à notre chambre d'hôtel à Ubu près d'Anchietta, réservée par
téléphone depuis la France.
Une
impression d'aventure commencait ce jour là. Et au retour , en fin
août, un mois plus tard, nous y sommes revenu, tellement nous
avions appréciés. Toutefois nous n'avons pas pu resté plus d'une nuit
car les gérants prenaient leurs vacances d'hiver.
Le patron est d'origine suisse et il est très attentif à sa clientèle.Le personnel est très discret.
L'hôtel
est original : il est possible de pratiquer du tennis, du ping
pong, de plonger dans la piscine même si la mer est tout près, de
flâner dans le patio ou encore sur les étages ouverts en terrasse et
équipé ça et là de fauteuils.
La restauration est très
brésilienne, nous avons gouté aux fruits juteux tel que le goyave. Ces
saveurs nouvelles nous surprenaient et les présentations des plats assez
différentes de ce que nous vivons en France. Un très grand petit
déjeuner, un déjeuner assez diversifié dans les mets le midi et le soir
il fallait réserver, nous avions eu dès le départ l'imression que le
repas du soir était peu suivi aussi cela devenait presque de l'extra,
le soir lorsque nous nous retrouvions seuls dans cette grande salle de
restaurant avec le cuisinier caché derrière ses fourneaux et le serveur
qui s'activait en permanence de multiples passages avec un autre
collègue de travail. Et le gardien déjà d'un âge certain mais avec qui
il semblait qu'il ne fallait pas trop plaisanter, mais plutôt
travailler. L'ambiance se faisait plus silencieuse.
Le bâtiment est bâti comme si c'était un lieu très privilégié où tout est centré. Il ya un patio
intérieur exotique vers lequel convergent toutes les chambres sur
deux étages. Les boiseries sont
d'un brun profond, les ventilateurs sont suspendus au plafond,
l'atmosphère est un peu sombre, les chambres sont spacieuses et le
marbre est la matière de prédilection du coin toilettes coiffeuse et
douche.
Les oiseaux exotiques poussaient des cris inhabituels aux
tombées soudaines de la nuit, et aux levers du jour. Une échappée après
le dîner nous permettait d'aller sur la plage à environs 50 mètres de
l'hôtel.
Peu de monde s'y trouvait à cette époque considérée par les brésiliens
comme étant froide, hivernale alors qu'il ne faisait que 18 ° la nuit.
Le village est très petit, il y règne une pauvreté certaine et l'hôtel semble sortir d'une idée fantômatique, luxueuse.
Une
plage de sable borde toute la petite baie se refermant sur les fonds de baie par des rochers tranchants, c'est du minerai de fer brut. Et des pêcheurs sortent
régulièrement leur barques, les enfants aident parfois ou encore
regardent partir leur père pendant que la mère et le compagnon de pêche
poussent avec difficultés la lourde et colorée coquille de noix vers un
fond plus porteur où les vagues tirent vers le grand large bleu turquois, malellé de bleus outremer ou marine.
Il est aussi
possible de voir aussi des pêches qui ne sont pas des plus
réjouissantes comme les tortues luthes échouées sur la plage. Découpées
immédiatement comme un bien précieux et rapidement partagées puis cuisinées car il est
certain que la pauvreté ambiante ne laisse passer ce genre de pêche,
bien qu'interdite.
Ce fut très triste de constater cela, car pour la
première fois de ma vie je voyais une tortue de mer , elle n'était pas
très grande avec des couleurs grises bleutées comme nacrées, la
carapace été déjà dépecée. C'est cruel, mais que dire devant des gens
affamés. Un vrai dilemne!
D'ailleurs si l'on se parcourt au delà de la baie en direction du sud, nous parvenons dans la zone la plus habitée et là nous avions pu constaté à quel point la misère est importante bien que ce ne soit pas la plus frappante.
Au nord en direction de Vitòria, tout de suite dans la baie suivante, nous rencontrons un paysage plus industriel où de grands cargos attendent pour acoster. Nous sommes sur un pôle industriel très important pour le pays. De la part le transit des bois exotiques, de l'extraction de minerai de fer qui fait vivre une grande quantité de la population avec son énorme site d'usine fumante, véritable fourmilière humaine et de va-et vient de camions. La provenance du minerai étant du Minas Gerais, état fédéral du Brésil limitrophe à environs 170km du site.